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Un rayonnement international éblouissant [in French only]

Les 7 doigts de la main
Les 7 doigts de la main
© Les 7 doigts de la main

Éditorial de Marie Côté

Présidente du conseil d'administration

Marie Côté

Pas un jour ne se passe sans avoir l’écho d’un artiste, d’un écrivain ou d’une compagnie québécoise qui s’illustre par-delà nos frontières, que ce soit en tournée, lors d’expositions ou d’autres activités professionnelles, en recevant un prix ou en étant nommé par une institution prestigieuse. Yannick Nézet-Séguin dirigeant le Metropolitan Opera de New York, Marie Chouinard programmant la Biennale de Venise, Denis Villeneuve en lice aux Oscars et Xavier Dolan décrochant le César du meilleur réalisateur font partie de ces fleurons de notre culture que nous sommes fiers de partager avec le monde.

Chaque jour, six spectacles soutenus par le CALQ sont présentés dans un coin ou l’autre de la planète. L’exiguïté du marché québécois a poussé les artistes et les compagnies à conquérir d’autres publics pour se développer. Mais il faut que leurs œuvres et leurs talents se démarquent pour se déployer sur des territoires où la compétition, aussi artistique soit-elle, demeure féroce. Ils y parviennent admirablement.

Pour la seule année 2016, la compagnie Les 7 doigts de la main a offert près de 500 représentations de ses différents spectacles dans 137 villes, dont plusieurs en Chine, un bastion des arts du cirque. Au pays de Shakespeare, Symphonie dramatique, une version ludique de Romeo & Juliet chorégraphiée par Hélène Blackburn (Cas Public), s’est mesurée au ballet classique de Sir Kenneth MacMillan, à l’invitation du Royal Opera House de Londres qui a programmé les œuvres simultanément.

Originalité, audace et sincérité

La création québécoise se distingue par son originalité, ses propositions souvent avant-gardistes et inclassables, son audace et sa sincérité, sa rigueur et sa fantaisie. L’imagination est une de nos ressources naturelles. Nos arts et nos lettres sont notre produit national raffiné, et le monde en redemande. Il faudrait cloner Kim Thuy, Dany Laferrière et Fred Pellerin pour qu’ils puissent répondre aux invitations qui leur sont lancées, tant leur travail touche les publics de tous horizons.

Le caractère novateur des propositions artistiques québécoises suscite la curiosité et provoque des coups de cœurs. Le Patin Libre s’est imposé en exploitant singulièrement les possibilités scéniques et chorégraphiques de la glisse et a remporté l’un des plus importants prix du Royaume-Uni en arts de la scène, les Total Theatre Awards. Rafael Lozano-Hemmer a fait sensation à la manifestation d'art contemporain Art Basel Miami en y exposant un travail axé sur la « perversion des technologies », qui invitait le public à devenir une œuvre d’art. À Marseille, au festival Vingt-quatre heures d’architecture, 10 000 visiteurs ont été enthousiasmés par 50 projets montrant comment Vivre et concevoir avec la neige, une exposition de la Maison de l'architecture du Québec présentée au son d’une œuvre inédite du collectif Audiotopie.

Conjuguant arts et technologies, le studio de design d’interaction Daily tous les jours - cofondé par deux boursières du CALQ fourmillant d’idées, Mouna Andraos et Melissa Mongiat - donne une saveur unique à des expositions (dont Extra Fantômes à la Gaîté Lyrique, à Paris) et anime des espaces publics. Leur concept de 21 balançoires musicales s’est transposé du Quartier des Spectacles de Montréal au pied des montagnes du Colorado et leur installation Knock Stop Music, s’est démarquée au Market Street Prototyping de San Francisco en faisant interagir des piétons avec des feux de circulation afin de créer une symphonie de sons et lumières.

Un déploiement sur 5 continents

Le succès se manifeste sur cinq continents. Si les déplacements sont plus nombreux en Amérique et en Europe, le marché asiatique s’ouvre de plus en plus aux œuvres québécoises, notamment grâce au travail soutenu des délégations du Québec et de CINARS. En Australie, on manque de termes élogieux pour encenser Robert Lepage – qui a triomphé au Festival de Melbourne avec son solo intimiste multimédia, 887. Quant à Barbu du Cirque Alfonse, un critique de Sydney l’a décrit comme une « expérience à ne pas manquer, servie par des maîtres de la séduction-performance ». La compagnie Danse Nyata Nyata dirigée par Zab Maboungou a diffusé ses œuvres en Afrique et le centre Perte de signal est allé présenter des ateliers créatifs de mappage numérique jusqu'à Dakar.

L’attention portée au jeune public par les créateurs québécois a fait naître des œuvres de grande qualité, appréciées dans le monde entier. Récompensé par de nombreux prix, le travail de Suzanne Lebeau est fréquemment cité comme un modèle du genre. Initiant les tout-petits à la poésie et au théâtre, Flots, tout ce qui brille voit de Véronique Côté (Théâtre des confettis) tourne depuis cinq ans. La compagnie de danse Sursaut se produit jusqu’en Chine et le Théâtre Motus vient d’être invité au Lincoln Center de New York. Fondées sur la création audiovisuelle et le mentorat, les activités de médiation et d’intervention auprès des jeunes Autochtones du Wapikoni mobile ont été saluées par les Nations Unies et font école dans d’autres pays.

L'art de franchir les frontières

Les créateurs en arts visuels franchissent aussi allègrement les frontières, toutes générations confondues. Des chaises de Michel Goulet sont installées de manière permanente dans les Jardins du Palais-Royal à Paris. Les œuvres des sculpteurs Mattiusi Iyaituk et David Altmejd sont exposées dans les grands musées du monde. Après les présences remarquées de Raphaëlle de Groot (2013) et BGL (2015), Hajra WaheedThis link will open in a new window a été sélectionnée pour la 57e édition de cet incontournable événement de l’art contemporain qu’est la Biennale de Venise.

Ces jours-ci, 40 auteurs québécois étaient à la Foire du livre de BruxellesThis link will open in a new window et une vingtaine d’artistes et de groupes québécois se sont rendus à Austin, au Texas, pour participer à South by Southwest, un des plus importants marchés pour la musique indépendante et les médias numériques, que fréquentent 25 000 professionnels.

Je suis émerveillée de ces réalisations et fière que le CALQ soit un partenaire du rayonnement international éblouissant de leurs auteurs, concepteurs, artisans et interprètes. Depuis que j’ai été nommée présidente du conseil d’administration en février 2015, je mesure encore davantage l’importance des interventions du CALQ et leur portée internationale. Nos artistes sont de magnifiques ambassadeurs. Ils contribuent à promouvoir l’image d’un Québec qui soutient le dynamisme de ses créateurs et la diversité des expressions artistiques. Une réalité dont nous pouvons tous nous réjouir.

Cet article fait partie de l’infolettre À L’OEUVRE du mois de mars 2017.

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