Né dans un pays dont le nom veut dire « terre haute », Rodney Saint-Éloi écrit ses premiers poèmes à l’âge de 13 ans, amorçant la longue déclaration d’amour à la littérature qui sera sa vie. Puis il traverse la mer et pose bagages au bord d’un fleuve, dans un pays d’accueil où il devient à la fois visible et invisible. À Québec, il étudie la littérature francophone. À Montréal, il fonde la maison d’édition Mémoire d’encrier, qui fait rayonner depuis 15 ans une pluralité d’écritures, d’expressions et d’imaginaires.

Bien avant de diriger l’Espace de la diversité au Salon international du livre de Québec, Rodney Saint-Éloi constate que les voix des auteurs issus de la diversité sont généralement hors champ. Dans l’espoir de réparer cette injustice, il se consacre à les faire entendre, en publiant des histoires qui n’ont jamais été racontées ou qui entretiennent la mémoire des peuples dépossédés. Champion de l’altérité, il s’emploie à décloisonner les cultures, les communautés, les langues et les littératures pour nourrir un dialogue entre les peuples.

Pendant que l’éditeur invite à lire autrement, l’écrivain poursuit son œuvre. Chacun a pour objectif de ramener le lecteur à son humanité, estimant que sans elle, la littérature n’est qu’un exercice de style. Les recueils de poésie s’augmentent d’anthologies, d’essais et même d’une biographie faisant connaître Aimé Césaire aux jeunes. Tous ces trésors de papier sont autant de pierres que Rodney Saint-Éloi a ajoutées à la construction de l’édifice culturel du Québec, pour l’aider à « porter les vertiges du monde ».

Hommage rédigé par Geneviève Picard

Ordre des arts et des lettres du Québec

Rodney Saint-Éloi a reçu le titre de Compagnon des arts et des lettres du Québec le 27 mai 2019.

Écoutez l’entrevue accordée par Rodney Saint-Éloi au journaliste Jean-François Nadeau du Devoir.

Le Conseil remercie ses partenaires, la Caisse de la Culture et Le Devoir.

Retour à la liste des récipiendaires